L’Allemagne par les livres, La maison allemande d’Annette Hess !

Il est des romans qui chamboulent, La maison allemande (Deutsches Haus) d’Anette Hess en fait partie !

Annette Hess (aucun lien familial avec Hermann Hess) est la scénariste des séries allemandes à succès Weissensee et Berlin 56 / Berlin 59 et signe ici son premier roman, devenu best-seller dans son pays dès sa sortie en septembre 2018.

L’auteure revient sur l‘Allemagne des années 60, celle de l’omerta et du déni pour les Allemands qui avaient traversé la guerre, celle de l’ignorance quant aux crimes nazis pour la jeune génération. Nous sommes encore loin du travail de mémoire que les Allemands entreprendront  quelques années plus tard.

Nous sommes en 1963, l’année de l’ouverture du «second procès d’Auschwitz», un procès à l’issue duquel vingt-deux dignitaires nazis qui s’étaient fondus dans la société allemande de l’après-guerre furent jugés (et condamnés pour la plupart), un procès qui eut lieu grâce à un juge obstiné Fritz Bauer, «le procureur blond» comme le décrit Annette Hess.

Eva, fille de modestes restaurateurs à Francfort-sur-le-Main et fiancée à un jeune héritier au caractère rigide et introverti, est recrutée en tant qu’interprète pour assurer la traduction simultanée des témoignages livrés (en polonais) au cours du procès par les rescapés du camp d’Auschwitz. Les vingt-deux accusés sont des Allemands d’apparence ordinaire, vivant une vie paisible en toute impunité malgré leurs crimes passés.

Mais ce n’est pas tant le jugement rendu et la condamnation des accusés qui importent ici mais plutôt le regard de l’Allemagne d’après-guerre sur ce procès.
Eva, et la jeune génération qu’elle représente, vont  peu à peu découvrir une sombre réalité volontairement enfouie par une société souhaitant tirer un trait sur un passé difficile à digérer. Eva finira, de son côté, par assembler les morceaux de ses maigres souvenirs d’enfance et lever le voile sur le secret de ses parents.

Ce roman puissant et captivant, parcours initiatique d’une jeune femme qui affronte le passé de son pays et de sa famille, aborde la question de la transmission, du poids de la culpabilité, du devoir de mémoire et retranscrit avec beaucoup de réalisme l’atmosphère pesante de l’époque.

Magnifique roman que je vous conseille pour en savoir plus sur l’Allemagne de l’après-guerre.

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4 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. 3kleinegrenouilles dit :

    Ta chronique m’a donné très envie de le lire. Sur la thématique de l’après-guerre et du difficile rapport au passé nazi, connais-tu Der Vorleser de Bernhard Schlink?

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    1. Nath in Düss dit :

      Oh oui excellent roman, je l’ai lu il y a longtemps et je ne me souvenais pas de tout… le film m’a remis pas mal de passages en mémoire… Tu l’as vu aussi ?

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      1. 3kleinegrenouilles dit :

        Je n’ai pas vu le film mais j’avais beaucoup aimé le roman. Je ne vais plus au ciné depuis que j’ai des enfants, j’ai trop peur de m’endormir une fois les lumières éteintes. 😉

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      2. Nath in Düss dit :

        Haha… il ne vaut mieux pas alors 😄
        Je l’ai vu à la Tv il n’est pas si récent (2009), peut-être qu’il repassera. En tout cas il était assez fidèle au livre et j’adore Kate Winslet qui, accessoirement, a obtenu l’oscar de la meilleure actrice pour ce film.

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