9 novembre 1989, une date historique pour l’Allemagne, qui fêtera bientôt les 30 ans de la chute du mur.
Dans son premier roman Trois jours à Berlin, Christine de Mazières, auteur franco-allemande, retrace les trois jours historiques qui vont conduire à l’ouverture des postes frontières entre Berlin-est et Berlin-Ouest, en donnant à parole à différents protagonistes. Chaque personnage vivra cet événement à sa façon, d’un côté ou de l’autre du mur, avec son vécu et ses blessures.
Il y a Micha, jeune allemand de l’est hanté par sa tentative de fuite 15 ans plus tôt avec son ami Tobias qui, lui, n’a pas été sauvé par un père, membre du comité central.
Il y a Anna, jeune française passionnée par l’Allemagne et son ami Lorenz, jeune cinéaste et transfuge de l’est.
Uwe Karsten, tout jeune vopo, est en service au poste frontière de la Bornholmer Strasse d’où il assistera, éberlué, aux évènements du 9 novembre 1989.
Paul Santerre est un des journalistes présent à la célèbre conférence de presse donnée par Günther Schabowski… Schabowski, un personnage devenu célèbre malgré lui à la suite de sa réponse hésitante à la question sur l’assouplissement quant à l’ouverture des frontières : «autant que je sache… immédiatement, sans délai». Il ne se doute pas qu’il va provoquer un véritable ras de marée vers les postes de contrôle et la chute du mur qui va suivre.
Enfin l’ombre de Wim Wenders plane sur le récit grâce au personnage de Cassiel, l’ange des larmes du film culte «Les ailes du désir», qui survole la ville. Il pénètre dans les appartements, nous amène à faire des rencontres et attrape au vol quelques pensées intimes.
Un très beau roman sur la chute du mur de Berlin, imprégné de la même atmosphère mélancolique et poétique que le film Wim Wenders.