Connaissez-vous la Freifrau von Kö, figure atypique et emblématique de Düsseldorf ?
Peut-être avez-vous déjà croisée cette « dame » qui ne passe jamais inaperçue sur la Königsallee (Kö) ou dans la Altstadt ?
A quoi reconnaît-on la Freifrau von Kö ?
La Freifrau von Kö est généralement vêtue d’une robe vert bouteille ou d’un tailleur brun, taille 38 et « un peu plus large au niveau des hanches » (selon ses dires et malgré sa forte corpulence), reproduisant en version dorée le monogramme d’une marque de luxe un peu ostentatoire bien connue. Celle-ci se serait d’ailleurs inspirée d’un modèle créé spécialement pour la Freifrau von Kö par sa cousine souabe, Louise Vögele (le fameux LV). Elle porte des accessoires assortis au costume, tels que escarpins, gants et colliers dorés, et ses sacs affichent des logos de marques de luxe présentes sur la Königsallee.
Sa coiffure aux boucles impeccables est exubérante et son maquillage peu discret exigent 2h30 de préparation.
En bref elle arbore les signes distinctifs des épouses de millionnaires qui se prélassent et déambulent sur la Königsallee de Düsseldorf et caricature l’étiquette « chic » qui colle à la peau de la capitale du Land.
La petite histoire de la Freifrau von Kö
Originaire de Dinslaken (à 35 km de Düsseldorf), la Freifrau von Kö a fait carrière en tant que mannequin de renommée internationale puis épousé un homme issu d’une riche famille, celle des barons von Kö (contraction de von Schmalz-Köttgenburg). Elle passe l’année dans ses nombreuses résidences de Düsseldorf, Nice, New York et Dinslaken. Quant à son époux, Carl Theodor, il séjournerait avec sa secrétaire dans les Caraïbes.
La baronne von Kö a aujourd’hui 34 ans et a décrété qu’elle ne vieillirait désormais plus.
Femme libre et millionnaire, elle a accédé, grâce à son mariage, à la noblesse mais a pris ses distances avec les promeneurs ordinaires de la Königsallee, qu’elle qualifie avec condescendance de « populace des quartiers périphériques ».
Revenant sur un concours de beauté de l’Oktoberfest à Munich en 2010, lors duquel, vêtue d’un Dirndl, spécialement taillé pour l’occasion (tenue typique de la Bavière), elle n’a non seulement pas atteint la finale mais a été éliminée prématurément (arrivée parmi les 50 dernières), elle a déclaré au quotidien Rheinische Post qu’elle était « un peu trop funky pour la ville conservatrice de Munich ».
D’où vient le personnage de la Freifrau von Kö ?
La Freifrau von Kö est un personnage créé par Andreas Patermann (né en 1949), artiste travesti et guide de la ville de Düsseldorf. Auparavant concepteur d’expositions au Theatermuseum de Düsseldorf, il s’est fait connaître en tant que Freifrau von Kö le 21 février 2009 en participant et remportant la compétition du Tuntenlauf, défilé de travestis qui avait lieu auparavant sur la Kö (cette année sous une tente sur la Burgplatz) pendant la semaine de carnaval (en savoir plus).
Avant de devenir Freifrau von Kö, Andreas Patermann exerçait dans un bureau d’architectes de Düsseldorf. Cet emploi aurait éveillé en lui/elle la passion pour le développement urbaniste et architectural de Düsseldorf et l’a conduit(e) à étendre son activité au domaine culturel de Dusseldorf.
Où croise-t-on la Freifrau von Kö ?
Vous croiserez notre millionnaire fardée en promenade sur la Kö bien sûr, son lieu de prédilection, mais également au cours de manifestations de gala et de bienfaisance.
Elle participe également à des « Kaffeefahrt mit Kö & Co. », après-midis Kaffee Kuchen (de chez Heinemann s’il vous plaît) festifs à bord d’un wagon restaurant historique de la Rheinbahn.
Mais son activité principale consiste en visites guidées glamour de la ville (2h30), à travers le « Landesbaugrube Düsseldorf » (les chantiers de la ville). Celle-ci commencent par une réception au champagne, le « KÖ & Chandon » au Hofgärtnerhaus (Theatermuseum am Hofgarten), qu’elle considère comme son Petit Trianon. Elle guide ensuite ses visiteurs le long des grands chantiers actuels des alentours de la Königsallee puis donne un aperçu de l’histoire de Düsseldorf, en accordant une attention particulière aux femmes légendaires de la ville, comme Luise Rainer, Louise Dumont, Anna Maria Luisa de Medici, Johanna Ey, Lore Lorentz… Mais la particularité de cette visite repose surtout sur les folles rumeurs et anecdotes au sujet des stars, personnalités à paillettes de la ville qu’elle révèle aux visiteurs.
Voici une interview pour en savoir plus sur la Freifrau von Kö.
Nath in Düss 