Le secret Gretl est le récit d’une femme française, l’auteure elle-même, qui part sur les traces de sa tante inconnue.
La narratrice apprend, de la bouche de sa grand-mère de 95 ans, l’existence dans le passé d’une tante, nommée Grelt, que l’on dit mystérieusement disparue à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Elle lui confie une enveloppe avec lettres et photos et lui révèle que son grand-père, Paul, bien avant leur mariage, a eu une fille en Allemagne.
En 1914, Paul doit se marier avec une femme allemande, alors qu’elle est enceinte, quand la première guerre mondiale eclate, accompagnée de la fermeture des frontières. Paul doit attendre la fin de la guerre et la démobilisation pour partir à la recherche de sa future épouse et de son enfant. En arrivant en Allemagne, il découvre qu’elle est mariée à un autre homme et qu’elle attend un autre enfant…
A la suite des confessions de sa grand-mère et à partir des lettres et photographies qu’elle lui a confiées, Marie-Odile Beauvais décide de mener l’enquête. Elle recueille quelques confidences et finit par tomber sur des cahiers écrits de la main même de la mystérieuse Gretl.
Ce récit est passionnant et remarquablement écrit.
On remonte petit à petit le fil de l’histoire de Gretl, une femme qui a presque traversé le 20ème siècle, une femme qui est âgée de 18 ans quand Hitler arrive au pouvoir, qui s’engage dans la Wehrmacht, qui part à Paris en 1940 au service de l’armée d’occupation et fait la connaissance de son père, une femme passionnée par la mode, qui vit des déceptions amoureuses, qui assiste passivement à la reconstruction de l’Allemagne, une femme désœuvrée qui ne cherche même plus à panser ses blessures… mais surtout une femme qui aurait pu vivre une tout autre vie si la guerre n’avait pas éclaté en 1914 !
Bref un récit mené comme une enquête, dans lequel on se laisse aisément emporter !
Une interview de l’auteure :
Un extrait qui m’a interpellée, au sujet du dernier livre de Bergen-Belsen qui recense les noms de cinquante mille victimes :
« Un exemplaire peut être commandé auprès du Mémorial de Bergen-Belsen pour un montant de 28 euros, plus les frais de port. Les survivants du camp de concentration reçoivent gratuitement leur exemplaire contre remboursement des frais de port ». D’où vient cette faculté de l’administration allemande à hisser la vulgarité du règlement à une telle hauteur ? En 2009, combien reste-t-il de survivants de Bergen-Belsen ? Par quels mystérieux méandres de la folie ordinaire en est-on arrivé à leur réclamer des frais de port ?Quelle commission a pris cette minuscule décision d’une violence immense ? Marie-Odile Beauvais
beau blog. un plaisir de venir flâner sur vos pages. une belle découverte et un enchantement.N’hésitez pas à visiter mon blog (lien sur pseudo)
au plaisir
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