Cette rubrique vous fait découvrir quelques petits coins secrets de Düsseldorf, lieux insolites ou anecdotiques qui ne sont pas marqués dans les guides et à côté desquels vous êtes peut-être passé(e) sans même vous en douter…
Aujourd’hui je vous parle des Persil-Uhren !

Avez-vous remarqué à Düsseldorf, au détour de rues plutôt fréquentées, ces horloges publicitaires d’un style très particulier et à laquelle de nombreux Allemands associent de vieux souvenirs ? on les appelle les Persil-Uhren.
Il s’agit d’horloges électrifiées de 3 mètres de haut, dessinées au siècle dernier par Kurt Heiligenstaedtet et représentant la célèbre « dame blanche » tenant un chapeau florentin de la main droite et présentant de l’autre main un paquet de lessive d’une marque bien connue, des horloges qui, en leur temps, furent considérées comme une véritable innovation en matière de publicité.
Que l’on aime ou non, ces horloges font partie du paysage urbain de l’Allemagne et ce n’est pas sans raison que l’on en trouve encore dans plusieurs villes allemande, 100 ans après leur installation !
Pour la petite histoire…
Comme chacun sait, Persil est une marque de l’entreprise Henkel. L’entreprise allemande a été fondée en 1876 à Aix-la-Chapelle (les activités de production débuteront à Düsseldorf Holthausen seulement en 1900) par Fritz Henkel qui lance, en 1907, sur le marché sa fameuse lessive Persil, « première lessive autoréactive du monde » si on n’en croit son créateur et dont le nom est composé de ses éléments de base : le perporate de sodium (agents blanchissants) et le silicate de sodium (solvant pour la saleté) = PER SIL… vous me suivez ?
Au tournant du siècle, Henkel se démarque en combinant sa production avec un marketing totalement novateur et créatif (pour l’époque je précise) : ce sont d’abord des groupes d’hommes vêtus de blanc et portant des parapluies Persil blancs qui sont envoyés dans les villes. Puis l’entreprise affuble ces mêmes personnes d’affiches publicitaires surdimensionnées et les fait déambuler dans les rues commerçantes. Enfin dans les années 1920 Henkel investit dans la durée… il offre des horloges de rue à certaines villes qui les placent dans des endroits marquants et fréquentés.

Nombreuses de ces horloges ont été sacrifiées à l’industrie de l’armement pendant la Seconde Guerre mondiale ou n’ont pas résisté aux bombardements mais en 1987, à l’occasion du 80e anniversaire de la marque Persil, elles renaissent de leurs cendres. En effet Henkel décide d’offrir gratuitement aux villes, sur les artères ou places où les horloges Persil étaient auparavant, comme sur la Burgplatz, la Jürgensplatz ou encore la Brehmplatz à Düsseldorf… un bon moyen de remettre en avant le marketing historique de la marque et de titiller la fibre nostalgique des Allemands qui les ont connues. Et à l’occasion du 90e anniversaire de la marque, neuf autres horloges Persil ont été offertes à différentes villes. Aujourd’hui y aurait 34 Persil-Uhren en Allemagne dont 9 à Düsseldorf… saurez-vous trouver celles de Düsseldorf ?
