Keith Haring, ce génial artiste des années 80 qui a fait de la pop culture un art à part entière et qui rendu l’art accessible à tous, est à l’honneur au Museum Folkwang à Essen jusqu’au 29 novembre 2020.

Les dessins figuratifs si typiques du vocabulaire artistique de Keith Harding sont reconnaissables entre tous : soucoupes volantes, animaux au museau carré, écrans de télévision, bonhommes simplifiés, dont le célèbre « bébé » à quatre pattes… un langage inspiré de la dynamique des années 80, de l’art du graffiti, des voyages dans l’espace, de la robotique et des jeux vidéo, un langage que Keith Harding adopte dès ses débuts pour se démarquer d’un milieu artistique académique trop rigide et sectaire.

Car Keith Haring, fraîchement débarqué de sa petite ville natale très conservatrice de Pennsylvanie à l’aube des années 80, est plus attiré par la culture alternative new-yorkaise que par le monde étriqué de l’art. Il devient rapidement un membre actif de la scène underground new-yorkaise, teintée de mouvement rap et punk, une vraie source d’inspiration pour cet artiste émergent d’une incroyable énergie.
Il faut préciser que l’art du graffiti bat son plein à New York une ville en faillite, rongée par une forte criminalité et envahie par les squats. Keith Haring appose son empreinte dans l’univers du street art en taguant des panneaux publicitaires noirs laissés a l’abandon par les annonceurs dans les couloirs du métro new-yorkais. C’est à partir de ces virées nocturnes créatrices et stimulantes qu’il se fait un nom. Puis, à la suite de différentes expos qui remportent un vif succès, il devient célèbre dans le monde entier, peint sur toutes sortes de supports (murs extérieurs, sols, bâches, corps, vêtements, ustensiles…) et travaille avec de nombreux artistes émergents tels qu’Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat ou encore Madonna, Grace Jones, Vivienne Westwood et Malcolm McLaren.





Keith Haring est une icône populaire qui a largement participé à la démocratisation de l’art («l’art doit s’adresser à tous et non à une élite fortunée») et un artiste prolifique doté d’une incroyable énergie (il a créé plus de 10.000 œuvres en moins de 10 ans) mais c’est surtout un artiste activiste. En temps que porte-parole de sa génération, il a défendu de multiples causes (toujours actuelles pour la plupart) : lutte contre le racisme, l’apartheid, les dictatures politiques, le capitalisme, l’homophobie, le sida, la toxicomanie, le nucléaire… ces dernières œuvres, alors qu’il sait qu’il va mourrir du sida, sont particulièrement sombres et illustrent l’enfer de la maladie. Il célèbrera néanmoins la vie jusqu’à sa mort en 1990.


C’est tout ce que raconte cette passionnante exposition organisée à la fois chronologiquement et par thème et composée de 200 peintures, dessins de grand format, affiches, photographies et vidéos…
Une exposition à voir absolument !

KEITH HARING
Du 21 août au 29 novembre 2020
Museum Folkwang, Museumsplatz 1, Essen
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(dans le cadre de la situation sanitaire actuelle, je vous conseille de réserver vos place en ligne, chaque 1/2h étant limité à 70 personnes)