Petit bijou ressorti du placard et relu tout récemment, voici un de mes romans préférés ayant l’Allemagne pour toile de fond.
L’Album de Menzel est un roman tout en délicatesse et empreint d’émotion… des paysages envoûtants, d’autres désolants mais toujours merveilleusement décrits et d’une réalité saisissante, des sentiments dépeints avec une grande sensibilité, des personnages très touchants, une intrigue dramatique poignante… Un roman dont on sort à la fois charmé et bouleversé !
Le roman de Béatrice Wilmos est construit autour d’une passion commune aux personnages, l’art (et plus précisément les dessins de la Renaissance allemande), et évoque une période douloureuse de l’histoire : l’invasion de la Prusse Orientale par les troupes soviétiques, les pillages, les violences, les destructions et l’exode des réfugiés en janvier 45 ainsi que la vie, ou plutôt la survie, à Berlin juste au lendemain de l’armistice.
L’histoire
1955 Berlin
Anna Wallenburg, restauratrice de tableaux, se rend à une exposition de dessins sur l’invitation de laquelle elle reconnaît une aquarelle ayant appartenu à son père. Elle se souvient…
Juin 1945, Berlin
Anna a grandi en Prusse orientale et s’est réfugiée à Berlin. C’est la fin de la guerre et la désolation dans une ville qui n’est plus que ruine. Elle attend avec angoisse des nouvelles de son père, de ses soeurs et des employés du domaine. Elle ignore s’ils ont pu fuir la région au moment de l’avancée des russes. Son père est un passionné d’art et détenait un album de dessins (l’Album de Menzel), précieux aux yeux d’Anna car illustrant la maison et la vie autour de la propriété. Elle exerce à Berlin le métier de restauratrice de dessins anciens, un métier que lui a enseigné Sebastien Uhlworn, un ami de la famille chez qui elle travaille. Elle y rencontre un jour un russe, Andreï Mayerov…
Janvier 1945, Prusse orientale
Les russes avancent toujours un peu plus. Le russe Andreï Mayerov, passionné de dessins et conservateur au musée de l’Hermitage, essaye de sauver de la destruction et du pillage des oeuvres d’art dissimulées dans des propriétés abandonnées de Prusse Orientale. Il croise le chemin de François, un français ayant travaillé et vécu heureux chez les Wallenburg en tant que prisonnier.
Il ne vous reste plus qu’à découvrir ce magnifique roman sur la famille, le souvenir, la perte et l’art, un roman qui vous replongera dans une période de l’histoire éprouvante pour les Allemands.
Sur le thème de la fuite des habitants de Prusse orientale, je vous conseille également l’excellent téléfilm en deux épisodes d’ARD «Die Flucht» (Hiver 1945 en français) qui restitue bien le contexte. Le replay (allemand sous-titres allemands) est en lecture libre ici.