Comme vous le savez, le bassin de la Ruhr est encore aujourd’hui synonyme de charbon, bien que les cheminées du Ruhrpott ne crachent plus leurs fumées noires et que la région ait entamé depuis bien longtemps sa reconversion… et qui dit charbon dit évidement terril, un lieu où ont été entassés les résidus miniers.

Avec l’arrêt de l‘extraction du charbon, ces nombreux monticules composent désormais le relief du Ruhrgebiet et sont devenus des lieux où la nature a repris ses droits, où des artistes ont laissé libre cours à leur imagination et où il fait bon se promener.

Allons faire un petit tour sur le terril Haniel !

Le terril Haniel, à la frontière entre Bottrop et Oberhausen est, avec ses 159 mètres de hauteur (184,9 mètres au-dessus du niveau de la mer), le deuxième terril le plus haut de la région. Avec le terril voisin de Schöttelheide, également appelé terril Haniel-Nord, il forme une chaîne artificielle de plus de trois kilomètres de long et d’une superficie de près de 170 hectares..

Les deux terrils sont le résultat de l’exploitation de 3,1 millions de tonnes de charbon par la mine Prosper et Franz Haniel depuis les années 1920, la dernière mine en activité dans la Ruhr. Elle a finalement été fermée le 21 décembre 2018 lors d’une cérémonie officielle, enterrant l’exploitation du charbon dans la région.

Le terril Haniel, sur lequel la verdure est réapparue peu à peu, est aujourd’hui un lieu de promenade à pied ou de parcours en VTT mais également un lieu de procession.

En effet, le chemin en spirale qui mène au sommet du terril est également un chemin de croix. Il a été conçu par deux artistes, Tisa von der Schulenburg et Adolf Radecki, et inauguré en 1995 par l’évêque Hubert Luthe. Il est combiné à un sentier éducatif avec des étapes présentant des machines et des équipements miniers typiques. Chaque station se compose d’un outil du monde du mineur, sur lequel figure une plaque de cuivre avec des textes bibliques sur la Passion de Jésus-Christ, illustrant la relation traditionnellement étroite entre l’église et l’exploitation minière.

Chaque année, le Vendredi Saint, ont lieu des processions jusqu’au plateau de la spirale sud où une croix sommitale, érigée en 1992, commémore la visite du Pape Jean-Paul II le 2 mai 1987. Un chariot d’extraction avec un plateau de table sert d’autel.

Pour atteindre le haut du terril, vous grimperez en ligne droite ou contournerez le terril pour suivre le chemin aménagé qui mène au sommet.

Le sommet du terril Haniel offre une vue imprenable sur le bassin de la Ruhr et son paysage industrialisé, en particulier sur des sites comme la société Uniper Kraftwerke GmbH, le Tetraeder, le parc paysager de Duisburg-Nord, le gazomètre d’Oberhausen, le terril Hoheward… et au loin le Münsterland.

Le terril Haniel accueille, depuis 2002 (et 2007 à l’emplacement actuel). l’œuvre intitulée TOTEMS de l’artiste basque Augustin Ibarrola.
Un totem est en principe un tronc de bois représentant un ancêtre ou une divinité. Augustin Ibarrola a utilisé ici 105 anciennes traverses de voies ferrées qu’il a peintes de multiples couleurs. L’ensemble est très reussi, en particulier à au coucher du soleil, et réjouit les amateurs de photographie.

En contrebas se trouve un amphithéâtre à ciel ouvert de 800 places, le BergArena, où a été joué l’opéra Aïda, à l’occasion de l’événement RUHR.2010 (l’année de la Ruhr), au cours duquel la ville d’Essen a été consacrée capitale européenne de la culture. Grâce à sa situation en contrebas, le BergArena est abrité du vent. Des représentations et événements y sont organisés de temps en temps.

Si les articles de Nath in Düss vous intéressent ou que vous avez fait la visite recommandée, n’hésitez pas à commenter, j’adore avoir des retours, qui m’encouragent à continuer.

HALDE HANIEL
Bottrop

Parkings :
Fernewaldstraße, Oberhausen
(GPS : 51°32’38.11″N, 6°53’06.56″E)
Zeche Franz Hanie, Oberhausen
(51°32’38.11″N, 6°53’06.56″E)